Sur la plage des
Raisins Clairs, je cherche le petit grain de sable
Inséré dans la machine
infernale d’un monde occulte effroyable.
Je m’abandonne toute à
l’amer que charrie ce siècle sans lumières
Éteintes par les
malversations d’aujourd’hui et aussi celles d’hier.
Sur la plage des
Raisins Clairs, je cherche le petit grain de sable
Interdit de séjour
dans le monde des merveilles qui nous accable.
Je frissonne des
chansons mortes et turlute de muettes prières
Qu’on ne dit plus que
durant les insomnies des nuits solitaires.
Sur la plage des
Raisins Clairs, je cherche le petit grain de sable
Enfoncé au fond de la
gorge des résignés à leur sort lamentable.
Pendant que mille
autres 1% se vautrent dans les cours-arrières
De leurs châteaux en
Espagne défendus comme des sanctuaires.
Sur la plage des Raisins
Clairs, je cherche le petit grain de sable
Celui qui s’indigne et
celui qu’on massacre et poivre en diable.
Je résiste tant bien
que mal à l’assaut du chant des guerrières
Qui viennent pleurer
au creux de mon épaule en bandoulière.
Sur la plage des Raisins
Clairs, je cherche le petit grain de sable
Rempli de lui-même et
hargneux parfois contre son semblable.
Je perds le souffle de
le voir s’arracher ainsi de force la
crinière
Y plantant à la place
des mots durs qui torturent et désespèrent.
Sur la plage des
Raisins Clairs, je cherche le petit grain de sable
Chargé d’humilité où
la fierté, à défaut de prospérité durable
Gonflera le facteur
humidex au-delà des T. ressenties délétères
Je sue et transpire,
et je nage pas très loin des fraîches grenouillères.
Sur la plage des
Raisins Clairs, j’ai trouvé un petit grain de sable
Couché sur mon
oreiller, l’oeil grand ouvert sur le printemps érable
Les deux pieds dans un
carré (de sable) couleur rouge sanguinaire
Les bras croisés sur
son corps avec écrit Anonymous à la boutonnière.