Pire qu’une Madeleine, pire qu’une fontaine
Jamais je ne boirai de ton ô, toi la belle
hautaine
Dans un pays aussi cruel qui n’est pas le mien
Déterrer des guerres sorties de leurs poussières
Comme celle de 1812 qu’on a fêtée en pompes
Et en artifices sur des collines parlementaires
Laissant là sans sépultures mes comPatriotes nés
Un siècle trop tôt et oubliés un siècle trop
tard.
L’aurore rouge a annoncé un printemps rouge
Puis le sang de l’érable a coulé dans nos veines
Mais l’Aurore rouge a eu la peau de J.F. Kennedy
Attends-toi, qu’elle aura la tienne avant
l’automne.
Voilà de quoi seront remplis nos paniers
d’épicerie
Avant la fin de ma génération pas du tout
spontanée :
Des mésons, des pions, des fermions, des muons
Des protons, des électrons et des bosons
évidemment.
Dans un pays aussi cruel qui n’est pas le mien
Les enfants d’aujourd’hui seront-ils malgré
eux
Les hommes et les femmes que demain attend
Pour nourrir les fins de jour des devenus
inutiles.
Pire qu’une Madeleine, pire qu’une fontaine
Jamais je ne boirai de ton ô, toi la belle
hautaine
Zut! Mon tomatier souffre de scoliose vertébrale
Malgré tout ses tomates seront certes savoureuses
Hier, le
mercure a atteint des records peu
banals
En cet
été, où le magnolia aura fleuri deux
fois
Plutôt qu’une
... goutte de sueur sur mon front.