jeudi 29 janvier 2009
Le Grand Changement
Ce qu’on veut faire de nous semble sur la bonne voie
De jour en jour, de semaine en semaine,
De mois en mois, d’année en année,
Le Grand Changement s’imprègne et s’insère
S’étale et s’enchâsse, s’imbrique et s’implante
S’incruste, s’introduit et s’emboîte
Centimètre par centimètre, millimètre par millimètre
Un tout petit peu à la fois. Insidieusement.
Ce n’est pas une fête, c’est la conquête
Et c'est triste et profondément tragique,
Mais à la hauteur de toute attente
Et contre toute attente et surtout contre notre gré
Avec patience et détermination nous sommes
À l'instar des âmes mortes de toutes nos guerres
De jour en jour, de semaine en semaine
De mois en mois et d’année en année
Un tout petit peu plus de nouveau conquis
Pour la seconde fois, pour la centième fois
Pour la millième fois encore et toujours.
Ce qu’on veut faire de nous semble sur la bonne voie
De jour en jour, de semaine en semaine,
De mois en mois, d’année en année,
Le Grand Changement s’imprègne
À la manière de l’autre Grand Dérangement
Comme si on nous entrait dans la gorge
De force et par la force de leur volonté
Non pas un couteau, non pas un marteau
Mais plutôt un sanglot. De trop.
Ce qu’on veut faire de nous semble sur la bonne voie
De père en fils, de mère en filles, y compris les vieux
De génération en génération, de saison en saison
Le Grand Changement s’insinue en nous
À la manière d'un grand bouleversement
Mine de rien sans rien dire ou si peu
Étouffés, ébahis et encore une fois conquis
À l’ombre des mutations et des capitulations
À l'épreuve des émeutes et des coups de grâce
Muets et transis à force de muer de force
En devenant exactement ce qu’on veut faire de nous.
Des assimilés canadianisés
29 janvier 2009
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